Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai été médecin généraliste pendant 20 ans dans le quartier de Maurepas dans le nord de Rennes. Il y a deux ans, j’ai intégré le centre hospitalier Guillaume Régnier, spécialisé en psychiatrie.

En ce qui concerne la vie politique, c’est très récent. Fin 2013, j’ai été sollicité par Nathalie Appéré comme personnalité qualifiée. En avril 2014, je suis devenu Conseiller Municipal délégué à la prévention, nutrition et santé, puis conseiller communautaire.

Pourquoi vous êtes-vous engagé sur la thématique de l’eau ?

J’ai été sollicité pour rentrer au Conseil Syndical du SMPBR (ex- Collectivité Eau du Bassin Rennais) en tant que Conseiller Municipal. L’eau est pour moi un constituant vital basique. Ce sujet m’a toujours intéressé sur le plan mondial et politique. C’est un enjeu majeur pour l’humanité.

Je viens d’une famille agricole et l’été 1976 m’a fortement marqué. Cela a été une sécheresse terrible. J’avais 12 ans et j’ai pris conscience à ce moment-là de l’importance de l’eau pour l’agriculture, l’élevage et bien sûr pour l’être humain.

Mon emploi du temps très chargé faisait que je ne pouvais m’impliquer mais je restais en veille sur le sujet. La réorganisation de ma vie professionnelle a permis cet engagement.

Quelle est la particularité du service de l’eau à Rennes ?

La thématique de l’eau soulève le questionnement autour des limites du marché de l’offre et de la demande. On ne peut pas laisser aux sociétés privées un monopole pour gérer une ressource vitale. Le choix de la remunicipalisation est raisonné et sain. Il permet d’assurer un accès à des besoins primaires à l’ensemble de la population, indépendamment d’une rentabilité économique immédiate. Seule une gestion publique permet cette permanence d’accès.

La qualité de l’eau est liée à la façon dont sont cultivés les champs. C’est pourquoi il est nécessaire de récréer le lien entre campagne et ville. Toutes les actions menées pour la protection de la ressource vont dans ce sens.

Quels enjeux pour la SPL Eau du Bassin Rennais ?

D’abord, cela a été une belle surprise d’être élu Président de la SPL. La priorité va être de poursuivre le travail initié par Marc Hervé :

–          Assurer la pérennité économique de l’entreprise,

–          Maintenir le sérieux au niveau de la gestion technique,

–          Renforcer le dialogue social.

La SPL est toute jeune. L’essentiel est d’accompagner et de sécuriser son développement, afin qu’à terme, elle puisse étendre progressivement ses services sur le périmètre de la Collectivité. En un an, elle a déjà fait ses preuves sur les plans techniques, en matière de qualité et de distribution de l’eau. La viabilité économique est démontrée. Les premières orientations politiques décidées au moment de la création sont déjà mises en place comme la tarification sociale.

Nous apportons la preuve que la production et la distribution de l’eau peuvent être gérées différemment : la rentabilité économique immédiate cède le pas au développement durable qui bénéficie à tous les usagers et en tout lieu du territoire. L’importance de l’enjeu motive l’ensemble des salariés et des administrateurs de la SPL Eau du Bassin Rennais à aller de l’avant.