Aire d'alimentation de captage des Drains du Coglais
Tapis au cœur de 13 vallées, les drains souterrains du Coglais collectent l’eau stockée dans le sol granitique de ce territoire de bassin versant de 2 000 ha. L’eau qui y est puisée est la principale ressource en eau souterraine du département d’Ille-et-Vilaine.
Les Drains du Coglais, une ressource historique
Ressource historique du Bassin Rennais, ces captages souterrains mis en service en 1882, sont composés de 13 drains situés entre 5 et 10 mètres de profondeur.
Ils collectent les eaux d’un bassin versant de 3 000 hectares autour des sources de la Loisance et de la Minette (affluents du Couesnon) dans le Pays de Fougères.
Afin de protéger cette ressource essentielle, la Collectivité Eau du Bassin Rennais possède et entretient près de 200 hectares de bois, de prairies et de talus autour des zones de captages.
La nature géologique des terrains correspond au massif granitique de Fougères. Cette caractéristique assure un débit d’étiage soutenu du fait des venues sourceuses de bas-fond drainant la nappe contenue dans l’arène granitique (granite altéré devenu un sable grossier).
Du fait du mode de captage des eaux par simple gravité, les débits journaliers collectés varient très sensiblement entre les étiages sévères (5 000 m3/j) et les périodes de hautes eaux (plus de 20 000 m3/j). Un arrêté préfectoral en date du 18 novembre 2010 autorise la Collectivité Eau du Bassin Rennais à prélever dans cette ressource un débit maximal de 15 000 m3/j (750 m3/h) et une moyenne interannuelle de 10 000 m3/j, soit 3 650 000 m3/an.
À la sortie des champs captants, l’eau rejoint un réseau de canalisations composé de 13 aqueducs de collecte qui, en se rejoignant peu à peu, forment l’aqueduc de la Minette . L’eau est ensuite acheminée gravitairement jusqu’à l’usine de Mézières-sur-Couesnon pour traitement.
Les actions de protection de la ressource
Les Drains : un territoire stratégique
Les 13 drains souterrains du Coglais, construits en pierre de granite dans les années 1880, sont cachés au milieu d’un paysage vallonné et bocager. L’eau qui y est captée a permis aux rennais à la fin du 19ème siècle d’éviter le développement des maladies liées à l’eau de la Vilaine, qui servait jusqu’alors à la fois de ressource en eau potable et d’égout.
Le territoire du bassin versant des Drains du Coglais s’étend sur 3 000 ha. Les 9 drains les plus au nord s’étendent sur l’amont du ruisseau de la Loisance, au sein d’un paysage boisé et vallonné. Les 4 drains les plus au sud, à l’amont de la Minette, se tapissent dans des paysages plus ouverts, aux étendues plus vastes.
Niché sur les communes de Le Châtellier et St-Germain-en-Coglès, ce secteur arboré de l’ouest de Fougères cache des exploitations laitières productives et une forte dynamique agricole : 110 exploitations, dont 45 sièges d’exploitations, sont installées sur des surfaces de 65 ha en moyenne.
L’eau captée par les Drains est de bonne qualité, si on exclut les fortes teneurs en nitrates.QtéEau 2017 2021
Cette eau est traitée à l’usine de Mézières-sur-Couesnon, avant d’être acheminée par une canalisation sous pression jusqu’à Rennes. Cette ressource est stratégique pour la Collectivité Eau du Bassin Rennais, car c’est la principale ressource en eau souterraine.
Vous pouvez consulter le COPIL2021 QteEau
Des agriculteurs organisés en association s’engagent
Le sursaut agricole pour la protection de l’eau s’est réalisé très tôt, dès 1992 lors de la mise en place des périmètres de protection de captage sur les 13 drains. Les agriculteurs du bassin versant des Drains ont été pionniers dans la mise aux normes des exploitations, grâce à une opération groupée réalisée de 1995 à 1999, qui a amené 37 exploitations en quelques années à supprimer les fuites directes d’azote depuis l’exploitation jusqu’aux ruisseaux et drains.
Globalement, grâce à des conseils individuels en fertilisation réalisés auprès de 90% des exploitants, la consommation d’azote minéral a baissé de 60 unités d’azote par hectare, et les taux de nitrates dans les eaux, bien qu’encore trop élevés, ont beaucoup diminué. Voir graphique
Contraints dans le cadre d’un arrêté préfectoral instaurant le territoire en « captage prioritaire » en 2010, les membres de l’association agricole des Drains continuent à jouer leur rôle de négociation avec les services de l’Etat d’une part et de relais auprès des agriculteurs d’autre part.
Afin de ne pas rester passif, un groupe d’agriculteurs a décidé de travailler sur la question foncière afin de réduire la pression du pâturage sur les Drains prioritaires, limitant ainsi les transferts d’azote (nitrates) dans l’eau : la motivation des agriculteurs couplée à une réserve foncière de la SAFER a permis d’organiser un échange de parcelles agricoles entre 7 agriculteurs, sur 66 ha en 2014.
L’objectif de cet échange est la protection de la ressource en eau par l’augmentation des parcelles pâturables pour les vaches. Trois autres projets de ce type ont suivi.
Une forte protection foncière
Les périmètres de protection des captages des Drains du Coglais représentent une surface de 2 170 ha le long des 13 drains souterrains qui longent de très petits cours d’eau. Profitant d’un aménagement foncier lié au passage de l’autoroute A84 toute proche, il a été décidé dans les années 1990 d’acquérir l’intégralité des périmètres de protection sensible, conformément à l’arrêté préfectoral instaurant le périmètre de protection.
Ainsi, la Collectivité Eau du Bassin Rennais gère actuellement plus de 160 ha de terrains autour de ces captages. De manière à optimiser la protection de cette ressource en eau, les prairies humides longeant les drains ont été conservées, alors que les pentes adjacentes ont été systématiquement boisées. Cette protection naturelle est renforcée par un important réseau de talus et de haies, préexistants ou créés, qui permet d’ajouter une barrière physique aux éventuelles pollutions ponctuelles et accidentelles en provenance du bassin versant.
Ces terrains, partagés entre prairies et boisements, sont gérés de manière durable avec l’Office National des Forêts (ONF) pour le boisement, les agriculteurs pour les prairies, ainsi que les chasseurs, pêcheurs, naturalistes…
Conscient du rôle support de ses terrains pour une multitude d’activités et d’acteurs sur le territoire (chasseurs, pêcheurs, randonneurs, naturalistes, agriculteurs, …), la Collectivité Eau du Bassin Rennais a souhaité réunir les acteurs du territoire afin d’échanger de manière régulière, sur la gestion de ces terrains. Il a ainsi été mis en place un « Comité consultatif de gestion », dont le rôle est de permettre un échange régulier et nécessaire à l’amélioration des modalités de gestion des terrains de la Collectivité Eau du Bassin rennais.